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Résiliation en Turquie

499 EURpar employé/mois

Understand employment termination procedures in Turquie

Updated on April 27, 2025

Naviguer dans la résiliation d'emploi en Turquie nécessite une compréhension approfondie des lois du travail du pays, principalement régies par la Loi du Travail n° 4857. Tant les employeurs que les employés ont des droits et obligations spécifiques durant le processus de résiliation, que la séparation soit initiée par l'employeur ou par l'employé. Respecter le cadre juridique est crucial pour assurer la conformité et éviter d'éventuels litiges ou réclamations.

Une gestion appropriée des résiliations implique la compréhension des périodes de préavis, le calcul des indemnités de départ, l'identification des motifs valides de licenciement, et le respect de procédures strictes. Le non-respect de ces réglementations peut entraîner d'importants défis juridiques, y compris des réclamations pour licenciement abusif et des pénalités financières.

Exigences relatives à la période de préavis

Lors de la résiliation d’un contrat de travail pour des raisons autres que la cause juste (résiliation immédiate), les employeurs sont généralement tenus de fournir aux employés une période de préavis. La durée de cette période est déterminée par la durée de service de l'employé dans l'entreprise. Pendant la période de préavis, la relation d'emploi continue, et l'employé a généralement droit à un congé payé pour rechercher un nouvel emploi. Alternativement, l'employeur peut résilier immédiatement le contrat en versant à l'employé son salaire pour la période de préavis correspondante en lieu et place du préavis.

Les périodes de préavis minimales légales sont les suivantes :

Durée de service Période de préavis minimale
Moins de 6 mois 2 semaines
6 mois à 1,5 ans 4 semaines
1,5 ans à 3 ans 6 semaines
Plus de 3 ans 8 semaines

Il s'agit de périodes minimales, et les contrats de travail ou accords collectifs peuvent prévoir des périodes de préavis plus longues.

Calculs et droits relatifs à l'indemnité de départ

L'indemnité de départ, connue sous le nom de "kıdem tazminatı", est une attribution légale pour les employés dont le contrat de travail est résilié par l'employeur pour des raisons autres que la faute grave de l'employé, ou qui démissionnent pour certaines raisons valides (par exemple, service militaire, retraite, ou licenciement par l'employé pour cause légitime de l'employeur). Pour être éligible, un employé doit avoir accompli au moins une année complète de service chez le même employeur.

L'indemnité de départ est calculée sur la base du dernier salaire brut de l'employé pour chaque année complète de service, au prorata pour toute année partielle. Le calcul se base sur le "dernier salaire brut", qui inclut le salaire de base plus les avantages réguliers fournis par l'employeur (par exemple, allocation logement, allocation nourriture, allocation de transport), à condition que ces avantages soient inclus dans la base de calcul conformément à la loi et aux précédents judiciaires pertinents.

La formule est :

Indemnité de départ = (Dernier salaire brut par jour * 30) * (Nombre total d'années de service + Mois au prorata/12)

Il existe un plafond légal pour l'indemnité de départ, mis à jour semi-annuellement. Le montant payable par année de service ne peut dépasser ce plafond, indépendamment du salaire brut réel de l'employé.

Motifs de licenciement

Les contrats de travail en Turquie peuvent être résiliés pour divers motifs, généralement classés en licenciement avec cause (résiliation immédiate) et licenciement sans cause (nécessitant un préavis ou un paiement en lieu et place du préavis).

Licenciement avec cause (Juste cause)

La résiliation immédiate sans préavis ni indemnité de départ n’est autorisée que dans des circonstances spécifiques définies comme "juste cause" dans la Loi du Travail. Ces motifs concernent généralement une faute grave de l’employé ou des événements de force majeure rendant impossible la poursuite de la relation d’emploi. Exemples :

  • Malhonnêteté, fraude ou violation de confiance.
  • Harcèlement sexuel ou autre faute grave sur le lieu de travail.
  • Refus d’obéir à des instructions légales.
  • Arrestation ou détention, empêchant l’absence pendant plus de la période de préavis.
  • Force majeure empêchant l’employé de travailler pendant plus d’une semaine.

L’employeur doit résilier le contrat dans les six jours ouvrables suivant la connaissance de la cause juste et dans l’année suivant la survenue de l’événement, sauf pour des actes impliquant un gain financier pour l’employé.

Licenciement sans cause (Cause valable ou initiative de l’employeur)

Le licenciement sans cause nécessite la fourniture du préavis légal ou d’un paiement en lieu et place du préavis, et entraîne généralement l’obligation de verser une indemnité de départ si l’employé y est éligible. Pour les employés bénéficiant de dispositions de sécurité de l’emploi (travail dans des établissements avec 30+ employés et au moins 6 mois de service), l’employeur doit également démontrer une "cause valable" pour le licenciement. Les causes valides peuvent être liées à :

  • Compétence ou comportement de l’employé : mauvaise performance, absences fréquentes, comportement perturbateur (si ce n’est pas suffisant pour une cause juste).
  • Exigences du lieu de travail, de l’entreprise ou du poste : restructuration, redondance, changements technologiques, difficultés économiques.

Les licenciements pour cause valable nécessitent un avis écrit indiquant le motif et, dans certains cas, offrant à l’employé la possibilité de présenter une défense.

Exigences procédurales pour un licenciement légal

Pour qu’un licenciement soit conforme à la loi, les employeurs doivent suivre des étapes procédurales spécifiques, notamment lors du licenciement d’employés bénéficiant de dispositions de sécurité de l’emploi basées sur une cause valable liée à leur compétence ou comportement.

Les étapes clés incluent souvent :

  1. Avis écrit : La notification de licenciement doit être faite par écrit et indiquer clairement le motif.
  2. Motif du licenciement : La raison indiquée doit être claire, précise et justifiable selon la loi.
  3. Possibilité de défense (pour motifs comportementaux/de performance) : Avant de licencier un employé pour des raisons liées à son comportement ou sa performance, l’employeur doit généralement lui adresser un avertissement écrit et lui donner la possibilité de se défendre contre les accusations.
  4. Consultation avec le représentant des employés (dans certains cas) : Dans les lieux de travail avec des représentants du personnel, la consultation peut être requise selon la raison du licenciement et la structure du lieu.
  5. Paiement des droits : S’assurer que tous les paiements finaux, y compris le paiement du préavis (si applicable), l’indemnité de départ (si éligible), le paiement des congés annuels non pris, et autres avantages acquis, soient calculés et versés lors de la résiliation.
  6. Remise de documents : Fournir à l’employé les documents nécessaires, tels qu’un certificat de service (indiquant la nature du poste et la durée du service) et la notification de licenciement.

Le non-respect de ces procédures, même en présence d’un motif valable, peut rendre la résiliation injustifiée sur le plan procédural et entraîner une réclamation pour licenciement abusif.

Protections des employés contre le licenciement abusif

Le droit du travail turc offre une protection importante contre le licenciement injuste ou abusif, en particulier pour les employés bénéficiant de dispositions de sécurité de l’emploi. Ces dispositions s’appliquent aux employés travaillant dans des établissements employant 30 ou plus d’employés et ayant au moins six mois de service chez le même employeur (à l’exclusion de certains postes de gestion).

Pour ces employés protégés, le licenciement basé sur une cause valable doit être prouvé par l’employeur. Si un employé estime que son licenciement était injuste ou dépourvu de cause valable, il peut déposer une plainte pour réintégration dans un délai d’un mois après réception de la notification de licenciement.

Si le tribunal juge que le licenciement était abusif (soit en l’absence de cause valable, soit en ne respectant pas la procédure), l’employeur peut être ordonné de réintégrer l’employé. Si l’employeur choisit de ne pas réintégrer, il doit verser à l’employé une indemnité comprise entre quatre et huit mois de salaire, en plus de l’indemnité de départ légale et du paiement du préavis (si non déjà versé).

Les pièges courants menant à des réclamations pour licenciement abusif incluent :

  • Ne pas fournir une raison valable pour le licenciement.
  • Ne pas la communiquer par écrit.
  • Ne pas donner à l’employé la possibilité de se défendre (lorsque requis).
  • Licencier pour des motifs discriminatoires (par exemple, appartenance syndicale, grossesse, religion).
  • Ne pas respecter la période de préavis ou payer en lieu et place du préavis.
  • Calcul incorrect ou non paiement de l’indemnité de départ.

Comprendre et respecter strictement ces exigences légales est essentiel pour les employeurs opérant en Turquie afin d’assurer des processus de résiliation conformes et juridiquement valides.

Martijn
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