Rivermate | Maroc landscape
Rivermate | Maroc

Résiliation en Maroc

599 EURpar employé/mois

Understand employment termination procedures in Maroc

Updated on April 25, 2025

Naviguer dans la résiliation d'emploi au Maroc nécessite une conformité rigoureuse au code du travail du pays. Tant les employeurs que les employés ont des droits et obligations spécifiques qui doivent être respectés tout au long du processus. Comprendre le cadre juridique est crucial pour assurer la conformité et éviter d’éventuels litiges.

Le processus de résiliation comporte plusieurs étapes clés, notamment la fourniture d’un préavis approprié, le calcul et le paiement de l’indemnité de licenciement, l’établissement de motifs valides pour le licenciement, et le respect de démarches strictes. Le non-respect de ces exigences peut entraîner des conséquences juridiques et financières importantes pour l’employeur.

Exigences en matière de période de préavis

La période de préavis requise pour la résiliation d’un contrat de travail au Maroc dépend de la catégorie de l’employé et de la durée de service. Le code du travail établit des périodes minimales de préavis, qui peuvent être prolongées par des accords collectifs, règlements internes ou le contrat de travail individuel, à condition qu’elles soient plus favorables à l’employé.

Les périodes minimales de préavis sont généralement classées selon que l’employé est considéré comme un « cadre » (managérial/supervisory) ou « non-cadre » (autres employés).

Catégorie d’employé Durée de service Période de préavis minimale
Non-Cadre Moins d’un an 8 jours
Non-Cadre 1 à 5 ans 1 mois
Non-Cadre Plus de 5 ans 2 mois
Cadre Moins d’un an 1 mois
Cadre 1 à 5 ans 2 mois
Cadre Plus de 5 ans 3 mois

Pendant la période de préavis, l’employé a généralement droit à deux heures de congé payé par jour, ou un total de huit heures par semaine, pour rechercher un nouvel emploi. Ce congé peut être pris en une seule fois ou réparti tout au long de la semaine, selon accord ou usage.

Indemnité de licenciement

Les employés au Maroc ont généralement droit à une indemnité de licenciement lors de la résiliation d’un contrat à durée indéterminée, sauf si la résiliation est due à une faute grave de leur part ou résulte d’une force majeure. L’indemnité de licenciement est calculée en fonction de la durée de service de l’employé et de son salaire moyen sur les 52 dernières semaines précédant la résiliation.

Le calcul est progressif, ce qui signifie que le montant par année de service augmente avec l’ancienneté. Les taux minimaux sont :

  • 96 heures de salaire pour chaque année de service pour les 5 premières années.
  • 144 heures de salaire pour chaque année de service pour les 5 années suivantes (de 6 à 10 ans).
  • 192 heures de salaire pour chaque année de service pour les 5 années suivantes (de 11 à 15 ans).
  • 240 heures de salaire pour chaque année de service pour les années dépassant 15 ans.

Pour le calcul de l’indemnité, toute fraction d’année est considérée comme une année complète. Le « salaire » utilisé pour le calcul inclut le salaire de base plus tous les avantages et allocations qui ne sont pas des remboursements de dépenses.

Motifs de résiliation

La résiliation d’un contrat à durée indéterminée au Maroc peut intervenir pour diverses raisons, généralement classées en résiliation avec cause et résiliation sans cause.

Résiliation avec cause

La résiliation avec cause se réfère généralement à un licenciement basé sur une faute grave de l’employé. Le code du travail liste des exemples de faute grave, notamment :

  • Faute grave causant un dommage matériel à la propriété de l’employeur.
  • Divulgation de secrets professionnels portant préjudice à l’entreprise.
  • Refus d’exécuter une tâche dans le cadre du contrat, sauf si la tâche est contraire à la loi ou à l’ordre public.
  • Absence injustifiée de plus de quatre jours ou huit demi-journées sur une période de douze mois.
  • Agression ou violence commise pendant le travail contre l’employeur, un collègue ou un tiers.
  • Négligence grave mettant en danger la sécurité du personnel ou du lieu de travail.
  • Ivresse pendant les heures de travail.
  • Usage de drogues narcotiques.
  • Vol ou abus de confiance au sein de l’entreprise.

Cette liste n’est pas exhaustive, et les tribunaux peuvent considérer d’autres actions comme faute grave selon les circonstances.

Résiliation sans cause

La résiliation sans cause concerne généralement des licenciements pour des raisons économiques, technologiques ou structurelles. Ces raisons doivent être authentiques et justifiées par la situation de l’entreprise. Ce type de résiliation implique souvent une procédure de licenciement collectif si elle concerne plusieurs employés.

D’autres motifs de résiliation peuvent inclure un accord mutuel entre les parties ou la démission de l’employé.

Exigences procédurales pour une résiliation légale

Pour que la résiliation soit légale, l’employeur doit suivre des étapes procédurales spécifiques, notamment en cas de résiliation pour faute grave ou pour raisons économiques.

  1. Notification de la faute (si applicable) : En cas de résiliation pour faute grave, l’employeur doit notifier par écrit à l’employé la faute alléguée dans les 48 heures suivant sa prise de connaissance.
  2. Entretien : L’employeur doit donner à l’employé la possibilité d’être entendu et de présenter sa défense, généralement dans un délai ne dépassant pas huit jours après la notification de la faute. L’employé peut être accompagné par un représentant de son choix au sein de l’entreprise. Un procès-verbal de cet entretien doit être conservé.
  3. Notification de la résiliation : La décision de résilier doit être communiquée à l’employé par écrit, par lettre recommandée avec accusé de réception ou remise en main propre contre récépissé. La lettre de résiliation doit préciser clairement les motifs du licenciement et la date effective.
  4. Dépôt auprès de l’Inspection du travail : Une copie de la lettre de résiliation doit être envoyée à l’inspection du travail. Pour les résiliations pour raisons économiques, technologiques ou structurelles, des procédures spécifiques impliquant la consultation des représentants du personnel et l’autorisation du gouverneur provincial peuvent être requises avant que la résiliation ne prenne effet.
  5. Remise de documents : Lors de la résiliation, l’employeur doit fournir à l’employé un certificat de travail détaillant la période d’emploi et les postes occupés, ainsi que le dernier bulletin de salaire comprenant tous les paiements finaux comme les salaires impayés, l’indemnité de congé acquis, et l’indemnité de licenciement (si applicable).

Les pièges courants incluent l’absence de notification écrite, le non-respect du droit à l’audition, une erreur dans l’énoncé des motifs de licenciement ou le non-respect des procédures de licenciement collectif.

Protections des employés et licenciement abusif

Le droit du travail marocain offre des protections importantes contre le licenciement abusif. Un licenciement est considéré comme abusif s’il n’est pas basé sur un motif valable reconnu par la loi ou si les procédures légales correctes ne sont pas respectées.

Si un employé estime avoir été licencié abusivement, il peut contester la résiliation devant le tribunal du travail. La charge de la preuve incombe généralement à l’employeur, qui doit démontrer que le licenciement était justifié par une raison valable et que les procédures correctes ont été suivies.

Si le tribunal considère le licenciement comme abusif, l’employeur peut être condamné à verser des dommages-intérêts à l’employé. Le montant des dommages est déterminé par le tribunal, en tenant compte de facteurs tels que la durée de service, l’âge, le salaire et les circonstances du licenciement. En plus de l’indemnité de licenciement (si déjà perçue ou due), le tribunal peut accorder des dommages pour absence de préavis et pour licenciement abusif lui-même. Les dommages pour licenciement abusif sont souvent calculés sur la base d’un certain nombre de jours de salaire par année de service, en plus de l’indemnité de licenciement légale.

Comprendre et respecter strictement ces réglementations est essentiel pour les employeurs opérant au Maroc afin d’assurer des processus de résiliation équitables et conformes à la loi.

Martijn
Daan
Harvey

Prêt à étendre votre équipe globale ?

Parlez à un expert