Naviguer dans le processus pour que les étrangers vivent et travaillent en Italie implique de comprendre un système à plusieurs étapes principalement géré par le Ministère de l'Intérieur et le Ministère des Affaires étrangères. Pour les personnes envisageant de travailler en Italie, l'obtention à la fois d'un permis de travail (Nulla Osta) et d'un visa d'entrée (Visa D) est généralement requise avant l'arrivée. L'employeur joue un rôle crucial dans l'initiation du processus de demande de permis de travail en Italie, qui est soumis à des quotas annuels fixés par le gouvernement.
Une fois que l'autorisation de permis de travail est obtenue par l'employeur, le futur employé peut alors faire une demande pour le visa national de long séjour nécessaire (Type D) auprès du Consulat ou de l'Ambassade italienne dans son pays de résidence. Ce visa permet l'entrée en Italie, après quoi la personne doit faire une demande de permis de séjour (Permesso di Soggiorno) dans les huit jours ouvrables suivant son arrivée. Les exigences et procédures spécifiques peuvent varier en fonction de la nationalité du travailleur, du type de travail et de la durée du séjour.
Types de Visa courants pour les travailleurs étrangers
L'Italie propose plusieurs types de visas pour les ressortissants non-UE/EEE/Suisse souhaitant travailler, principalement classés selon la nature de l'emploi. Les types les plus courants pour les personnes employées incluent :
- Visa de Travail Subordonné (Lavoro Subordinato) : C'est le visa standard pour la plupart des types de travail employé en Italie. Il nécessite un contrat de travail spécifique et est soumis au système de quotas annuels (Decreto Flussi).
- Visa de Travailleur Hautement Qualifié (EU Blue Card) : Conçu pour les professionnels hautement qualifiés, ce visa a des limitations de quota moins strictes et offre plus de flexibilité. L'éligibilité requiert généralement un diplôme universitaire ou une qualification équivalente et un contrat de travail de haut niveau avec un salaire supérieur à un seuil déterminé (nettement supérieur au salaire brut annuel moyen en Italie).
- Permis de Transfert Intra-Entreprise (ICT) : Pour les employés de multinationales transférés à une filiale italienne. Ce permis suit des directives spécifiques de l'UE et a des exigences différentes de celles des permis de travail standard.
- Visa de Travail Saisonnière (Lavoro Stagionale) : Pour les travailleurs non-UE engagés dans des activités saisonnières, principalement dans l'agriculture ou le tourisme. Il est également soumis à des quotas annuels et valable pour une période limitée (généralement jusqu'à 9 mois).
Type de Visa | Critères d'éligibilité principaux | Système de Quotas |
---|---|---|
Travail Subordonné | Contrat de travail spécifique, parrainage de l'employeur | Oui |
Hautement Qualifié (Blue Card) | Diplôme universitaire/équivalent, contrat à salaire élevé, parrainage de l'employeur | Moins strict |
Transfert Intra-Entreprise | Employé d'une multinationale transféré à une filiale italienne | Non |
Travail Saisonnière | Contrat de travail saisonnier spécifique, parrainage de l'employeur | Oui |
Exigences et procédures de demande de permis de travail
Le processus pour obtenir un permis de travail et un visa pour l'Italie est initié par l'employeur italien.
- L'employeur dépose une demande de Nulla Osta : L'employeur soumet une demande de Nulla Osta (Certificat de Non-Impédiment) auprès du bureau d'immigration compétent (Sportello Unico per l'Immigrazione - SUI) dans la province où le salarié travaillera. Cette demande est généralement faite en ligne lors de fenêtres de dépôt spécifiques annoncées avec les quotas annuels (Decreto Flussi).
- Délivrance du Nulla Osta : Si la demande est approuvée, le SUI délivre le Nulla Osta. Ce document confirme que l'employeur est autorisé à embaucher le ressortissant étranger et que le poste est conforme aux quotas disponibles (si applicable). Le Nulla Osta est généralement valable six mois.
- Le salarié fait une demande de visa : Le ressortissant étranger apporte le Nulla Osta original (ou copie électronique) et d'autres documents requis au Consulat ou à l'Ambassade italienne dans son pays de résidence pour demander le visa d'entrée de long séjour (Type D) pour travail subordonné.
- Délivrance du visa : Si la demande de visa est acceptée, l'ambassade/le consulat délivre le visa d'entrée.
- Entrée en Italie : Le ressortissant étranger voyage en Italie avec le visa de type D.
- Demande de Permesso di Soggiorno : Dans les huit jours ouvrables suivant son arrivée en Italie, le ressortissant doit faire une demande de permis de séjour (Permesso di Soggiorno) auprès du commissariat de police local (Questura). Cela implique de soumettre le dossier de demande disponible dans les bureaux de poste et de se présenter à un rendez-vous à la Questura pour l'empreinte digitale et la soumission des documents.
Documents requis (comprenant généralement) :
- Copie du contrat de travail signé.
- Détails d'enregistrement de l'entreprise de l'employeur.
- Justificatif de logement adéquat en Italie.
- Nulla Osta délivré par le SUI.
- Passeport valide avec une validité suffisante.
- Formulaire de demande de visa rempli.
- Photos d'identité.
- Justificatif de moyens financiers (parfois requis pour le visa).
- Qualifications éducatives ou professionnelles pertinentes (notamment pour la Blue Card).
- Casier judiciaire (peut être requis).
Délais de traitement et frais :
- Nulla Osta : Les délais de traitement peuvent varier considérablement selon la charge de travail du bureau du SUI et la complexité du dossier, allant de quelques semaines à plusieurs mois, surtout en période de forte demande suivant l'annonce des quotas.
- Demande de visa : Le traitement du visa au consulat prend généralement 1 à 3 semaines après la présentation du Nulla Osta, mais peut être plus long dans certains cas.
- Permis de séjour : L'obtention de la carte de permis de séjour physique après la demande peut prendre plusieurs mois. Un récépissé provisoire est délivré lors du dépôt de la demande, servant de preuve de séjour légal.
- Frais : Les frais de demande de visa sont fixés par le Ministère des Affaires étrangères et peuvent varier. Environ €116 pour un visa national de long séjour. Il y a aussi des coûts liés au kit de demande de permis de séjour (€16 de droit de timbre, frais postaux, et une contribution basée sur la durée du permis, allant de €40 à plus de €100).
Parcours vers la résidence permanente
Les ressortissants étrangers ayant résidé légalement en Italie pendant une période continue peuvent faire une demande de permis de séjour à long terme (Permesso di Soggiorno UE per Soggiornanti di Lungo Periodo), qui confère le statut de résident permanent.
Critères d'éligibilité (requérant généralement) :
- Résidence légale en Italie pendant au moins 5 années continues. Les absences de l'Italie ne doivent pas dépasser six mois consécutifs ou un total de dix mois sur la période de cinq ans.
- Revenus suffisants et stables au-dessus d’un seuil déterminé (généralement lié au montant annuel de l’allocation sociale).
- Logement adéquat.
- Réussir un test de langue italienne (Niveau A2 du Cadre européen commun de référence pour les langues).
- Absence de casier judiciaire grave.
La demande est déposée auprès du SUI ou de la Questura. La détention de ce permis permet à l’individu de résider, travailler et étudier en Italie indéfiniment sous des conditions généralement identiques à celles des citoyens italiens, avec quelques exceptions.
Options de visa pour les personnes à charge
Les travailleurs étrangers détenant un permis de séjour italien valide (Permesso di Soggiorno) pour travail peuvent faire une demande de regroupement familial (ricongiungimento familiare) pour faire venir certains membres de leur famille en Italie.
Membres de famille éligibles :
- Conjoint (pas légalement séparé et âgé d’au moins 18 ans).
- Enfants mineurs (moins de 18 ans), y compris ceux du conjoint ou enfants adoptés.
- Enfants adultes à charge (plus de 18 ans) incapables de subvenir à leurs besoins essentiels pour des raisons de santé.
- Parents à charge (s'ils n'ont pas d'autres enfants dans leur pays d'origine pour les soutenir) ou parents de plus de 65 ans ne pouvant être soutenus par d'autres enfants pour des raisons de santé graves.
Processus :
- Le travailleur étranger résident en Italie fait une demande de Nulla Osta pour regroupement familial auprès du SUI. Cela nécessite de démontrer des revenus suffisants et un logement adéquat.
- Une fois le Nulla Osta pour regroupement familial délivré, les membres de la famille font une demande de visa familial (Visa D pour raisons familiales) auprès de l'Ambassade ou du Consulat italien dans leur pays de résidence, en présentant le Nulla Osta et la preuve de lien familial.
- Après leur entrée en Italie avec le visa familial, les membres de la famille doivent faire une demande de permis de séjour pour eux-mêmes dans les huit jours ouvrables.
Obligations de conformité au visa pour les employeurs et les employés
Maintenir un statut légal en Italie implique des obligations continues pour l'employeur et l'employé étranger.
Obligations de l'employeur :
- S’assurer que l’employé possède un permis de travail valide (Nulla Osta) et un permis de séjour (Permesso di Soggiorno).
- Respecter le droit du travail italien, y compris fournir un contrat de travail valable, payer les salaires et contribuer à la sécurité sociale et aux impôts.
- Informer les autorités compétentes (par ex. SUI, INPS, agence fiscale) du début, des changements ou de la fin de la relation de travail.
- Tenir des registres relatifs au statut d’immigration et à l’emploi de l’employé.
- Coopérer avec les autorités d’immigration si requis.
Obligations de l’employé :
- Faire une demande de permis de séjour dans les huit jours ouvrables suivant son arrivée en Italie et le renouveler avant son expiration.
- Informer la Questura de tout changement d’adresse, de statut marital ou autres informations personnelles pertinentes.
- Porter le permis de séjour et le passeport et les présenter aux autorités sur demande.
- Respecter les termes et conditions de leur visa et permis de séjour (par ex. travailler uniquement pour l’employeur parrainant sauf si le permis le permet autrement).
- Payer les taxes et cotisations sociales selon la législation italienne.
- Se présenter aux rendez-vous à la Questura ou autres bureaux compétents selon les exigences.